La chanteuse, qui est connue pour "être toujours en vacances", a-t-elle encore un vrai impact dans nos playlists ?
“Dua Lipa n’a pas de hype”. C’est avec cette accroche tendancieuse bien que sonnant comme sincère qu’un certain “Adrien Tickets” débute une de ses vidéos sur TikTok. Il réagit au fait que la tournée Radical Optimism Tour, débutée en novembre 2024 à Singapour, est officiellement terminée. Des mois de concerts à travers le globe donc, où Dua Lipa a pu montrer l’étendue de ses talents, que ce soit à Séoul, Londres (obviously, on rappelle qu’elle est British), Rio de Janeiro, Miami ou Paris (j’y étais, merci encore Marie). Et pourtant, une des réactions qui frappe d’emblée, c’est celle de bien des internautes qui s’interrogent, sans shade aucune (quoique) : “Quoi ? Dua Lipa était en tournée ?”. Et il faut bien le reconnaître, cette série de dates n’a pas connu une particulière viralité. Mais pourquoi ?
IG @Dualipa
Déjà, nuançons. La tournée comprenait 92 shows, ce qui est un score honorable, et non, ce n’étaient pas que des “petits stadiums” faciles à remplir comme j’ai pu parfois le lire – contradiction qui n’a d’ailleurs que peu de sens, un stadium est par la force des choses plus grand qu’un Zénith, s’il faut comparer. Rien que sur ses deux dates à Paris, on peut estimer qu’à minima, et au regard de la capacité de la Défense Arena, 80 000 personnes ont dû faire le déplacement. Aussi, les premiers mois ont connu leurs petits highlights, notamment avec le système de reprises plutôt ingénieux. Pour rappel, sur chaque date, Dua Lipa reprenait un son du pays où elle était en représentation… et le tout dans la langue dudit pays, forcément ! Le premier soir à Paris, elle a ainsi repris “Moi… Lolita” d’Alizée. Ajoutez à cela quelques guests bien sentis de temps à autre comme Charli XCX à Londres, et vous aurez de jolis moments de pop culture. Même si rien d’inoubliable pour autant.
Car sans doute faudrait-il bien l’avouer. Le show a beau être bien rôdé, nappé de jolis tableaux et ambiances, il n’a pas non plus marqué l’histoire de la pop d’une pierre blanche – à l’instar de l’album dont il fait la promotion, et qui ne porte peut-être pas si bien son nom, Radical Optimism. Cela n’a jamais été l’ambition de Dua Lipa de toute manière, même si certains confrères le juraient : c’est celle qui sauvera la pop. J’avais envie de le croire, plus particulièrement après la sortie de “Houdini”, titre absolument addictif et à la progression qui sort du lot, où la patte de Kevin Parker (Tame Impala) fait toute la différence. Mais le reste de l’album s’est avéré, hélas, et cela n’engage que moi, terriblement mid. Fade. Sans calcium. Allez, sympathique, tout au plus. J’y vais sans doute un peu fort, et je reconnais l’efficacité d’un “Illusion” (même si pour cela il m’a fallu vraiment de nombreuses écoutes) ou la force d’un “Falling Forever”, qui aurait mérité plus de résonance.
Mais, et si comparaison n’est pas raison, cet opus n’arrive en rien à la cheville du salvateur Future Nostalgia, qui a sauvé le confinement de bien des poupettes, moi incluse. Si, à chaud, j’avais adoré le show auquel j’ai assisté, à savoir la première date parisienne, je dois être très honnête : je n’en ai gardé que très peu de souvenirs. J’ai en tête avoir adoré la cover surprise évidemment, apprécié certains tableaux à l’ambiance plus “clubbing”, attendu le climax “Houdini” comme le messie. Mais… c’est à peu près tout. Je me souviens presque davantage de la foule, une fois les lumières allumées, dansant et chantant toutes et tous en chœur sur “I Wanna Dance with Somebody” de Whitney Houston. Le fait que ce soit l’un de mes rares souvenirs de la soirée, malgré mon disque dur interne que compose ma cervelle, en dit plutôt long.
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