« Ouin-ouin » : Love is Blind ou le prime du trauma bonding

À l’heure des retrouvailles des candidats de l’édition française du programme, disons-le : le trauma bonding était un personnage à part entière, si ce n’est pas le main character.

Trauma bonding, définition selon Wikipédia (une source comme une autre) : “Les liens traumatisants sont des liens émotionnels qui découlent d’un modèle cyclique de maltraitance. Un lien traumatique se produit dans une relation abusive, dans laquelle la victime forme un lien émotionnel avec l'agresseur.” Dans cette édition frenchie de Love is Blind, nommée Pour le meilleur et à l’aveugle, beaucoup de choses ne vont pas dans les relations hommes-femmes, et plus particulièrement dans ce qu’on attend d’un homme en big 2025. On pourrait parler de Jonathan et de son insécurité qu’il projette sur sa partenaire derrière de grands sourires, mais ça serait presque trop facile. De Van-My, initialement chouchou universel, mais qui finalement ne fait pas non plus le taf, tant il est incapable de rassurer Sabrina, une femme qui ne demande que cela – le diapo-photos des ex en mode soirée souvenirs, c’est non. Reste Thomas et Charles, que beaucoup considèrent, à tort selon moi, comme le prime des green flags, malgré des petits défauts ici et là. À noter que mon analyse est 100 % liée au montage et à la production, et n’est donc peut-être pas si pertinente quant aux personnalités des deux hommes que je n’ai pas personnellement rencontrés.

Thomas est un grand sensible qui adore chuchoter et dont les yeux sont embués à la moindre occasion. Il n’a pas eu une enfance heureuse donc on en épargnera les détails ici. Même chose pour Charles, qui ne rêve que d’une chose : prendre sa revanche sur le destin et fonder sa propre famille. Partager ses turpitudes n’est pas nouveau dans la télé-réalité et n’est en rien une spécificité française. Rien que dans Koh-Lanta, chaque magnéto qui accompagne le portrait d’un candidat pousse toujours à la petite larmichette, avec un dessein comme “je veux gagner cette saison pour un être cher et disparu”. Classique de la télévision donc.

Et ça marche : en s’ouvrant ainsi, le candidat crée un lien très intime avec le spectateur, qui ne peut que s’attacher et espérer son happy ending. Problème, la méthodologie ne devrait pas être un classique en amour et en séduction. Car le montage nous laisse comprendre que c’est bien comme ça que Thomas et Charles se rapprochent respectivement de Kim (mon deuxième crush du moment) et Julie. En évoquant leur faiblesse, et en suscitant pitié et émoi. On pourrait croire l’acte innocent, sincère voire puissant. Bah oui : entendre son crush se confier sans fierté, ça laisse entendre qu’il nous fait assez confiance pour faire tomber la carapace et qu’il est proche de nous… sauf que non, ici, le stratagème est malsain, car il ne sert qu’à gagner la sympathie et tout excuser.

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Toujours kawainé toujours cute

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Par Mélissa Chevreuil

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