TikTok, c’était mieux avant ou du moins… plus marrant ?
C’est un peu le débat du moment : et si TikTok était devenu plus redondant ? Pas au niveau du contenu, mais plutôt côté commentaires. Ne mentez pas : comme moi, c’est la première chose que vous faites face à une vidéo qui vous procure de violentes émotions. Vous vous réfugiez dans l’espace où les gens sont finalement souvent plus drôles que celles et ceux qui ont posté la vidéo commentée. Sauf que voilà, patatras : depuis quelques semaines, on peut insérer des images plutôt que du texte. Et ça, pour beaucoup (dont Chloé Gervais, pour ne citer qu’elle), ça a ruiné la magie de l’endroit. Finito, les jeux de mots et traits fins, les réactions bien senties, les avis construits et détaillés. Désormais, ce sont des mèmes, faciles, voire fainéants.
Et pis encore, ce sont toujours les mêmes. Djilsi dans son lit, l’air bougon. Le loup (ou husky ?) qui lève une… main ? Ou encore Sabrina Carpenter en mode malicieuse – bon, celui-ci, on l’aime bien. Est-ce que TikTok s’est auto-saboté en permettant cette option ? Peut-être, peut-être pas. Si la plateforme pense quantité plutôt que qualité, c’est forcément l’inverse et elle trouve là une forme de victoire. Envoyer un mème adapté et a minima drôle n’est pas à la portée de toutes et tous, mais reste toujours plus simple que d’avoir une bonne répartie. Les internautes commentent donc plus… et les vidéos créent plus d’engagement. En théorie du moins. Donc tout le monde serait gagnant ? Pas tant.
Screen TikTok
Car comme l’ont suggéré plusieurs créateurs de contenu, beaucoup de ces mèmes mettent en scène des personnes noires. Cela peut paraître anodin, surtout pour la majorité non concernée, mais il n’en est rien. La surreprésentation de minorités, noires dans ce cas concret, est, volontairement ou non (cela serait bien plus insidieux), une forme de stéréotype raciste. On voit alors une personne noire comme réduite à une respiration comique, exagérément expressive. Le phénomène n’est pas nouveau : en 2021, dans une vidéo du Bondy Blog, les journalistes Émilie Duhamel et François Oulac évoquaient l’expression “blackface digital”. Je pose ça là, dans l’éventuel espoir que cela vous fasse méditer sur l’utilisation à outrance des sempiternels mêmes mèmes en gage de réponse – mais par pitié, laissez celui avec le loup tranquille.
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